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La parole

La parole… prononcer des mots qui, unis les uns aux autres, forment des phrases, transportées par la voix, par des sons, des vibrations…  L’effet que la parole a sur nous peut être positif, négatif, doux, violent. Elle nous fait réagir, parfois nous met en colère, ou alors nous fait rire, nous rend heureux. Une parole peut nous donner du courage ou totalement nous décourager. Elle peut détruire notre vie ou nous sauver d’une telle destruction. Une parole peut déplacer des foules entières, les influencer à commettre le pire comme le meilleur.

La parole est bien réelle, c’est une manifestation qui sort de notre bouche.  Cet organe qu’est la bouche, si nous prenons le temps de l’observer, est bien mystérieux. Avez-vous remarqué que cet organe est le seul dont nous avons constamment conscience ? Sans cesse, nous y ressentons de la chaleur, de l’humidité, la présence de l’eau y est constante.  La bouche est le siège du goût, elle est aussi semblable au ventre qui accouche d’un être relié à tout un processus qui l’a engendré.

D’où viennent les paroles ? Si la bouche est l’outil qui les met au monde, où prennent-elles leur source ? Prenons l’exemple de la naissance d’un enfant. Pour que cette naissance soit possible, deux êtres se sont unis. D’abord, ils se sont unis dans une affinité, l’affinité de leurs pensées, de leurs goûts, d’une vision partagée. Puis, ils se sont unis physiquement, l’un a ensemencé (le principe masculin) et l’autre a fait grandir en lui cette semence (le principe féminin). Alors la manifestation de cette union est née, l’enfant, telle une parole, apparaît dans le monde visible.

Observons maintenant la parole…. Elle est aussi le fruit d’une union. La parole naît de ce avec quoi et avec qui nous nous associons.  Si je m’unis à la bêtise ou à l’intelligence de la vie, qui m’ensemence, que sont mes paroles ? La parole est donc bien le fruit d’un choix, d’un monde avec lequel je m’associe et me relie.  

Il est dit :

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu »

Jean 1:1

Quel est ce verbe ? Le logos, le principe divin qui s’exprime par l’intelligence de la lumière révélée par la sagesse de la Mère. La Mère, qui ne cesse de mettre au monde la parole du Père révélée dans la manifestation de la nature et de ses règnes.

Des Maîtres authentiques n’ont cessé de s’incarner sur la terre, s’incarnent et s’incarneront, en étant porteurs de ce Verbe. Par la parole, ils manifestent le principe divin. Certains ont dit qu’ils parlaient au nom de leur Père, ou d’autres que leurs paroles étaient source de vie. La parole devient alors nourriture, un pain de sagesse,

« Père, donne-nous le pain de Ta sagesse »

Ce pain de Sagesse se digère, il ensemence tout notre être, le nourrit, le transforme et devient nourriture pour les autres, par notre parole.

D’autres hommes se sont incarnés et s’incarnent encore sur la terre, en étant porteurs de paroles destructrices. L’histoire abonde d’exemples forts de ces êtres, qui par la parole, se sont appropriés des foules entières. Par la suggestion, l’hypnose, l’influence, ils connaissent le pouvoir de la parole. À qui, à quoi sont-ils associés ? Au verbe des origines ? Assurément pas. Dieu est Amour. Alors à qui, à quoi ? Quelle union permet la naissance de telles paroles, d’une telle manifestation de violence, de guerre, de destruction, d’envoûtement ?

Qu’en est-il de la parole aujourd’hui ? La parole est partout : dans les publicités, les écoles, les discours politiques et de toutes sortes, la télévision, la radio, les églises, les familles, au travail, etc. Avec qui nous unissons-nous ? Avec quel principe ? Nous laissons-nous féconder ou bien faisons-nous le tri ? De quelle substance est faite notre parole ? Que mettons-nous au monde aujourd’hui par notre parole ?

Une fois sortie de notre bouche, que nous la regrettions ou non, la parole entre dans l’oreille de l’autre, dans l’oreille du monde, telle une rivière dont le cours ne peut être stoppé.  Par son feu, la parole allume un feu en l’autre, feu de la bonté, de l’amour ou feu de la destruction, de la peine, de la colère.

Qui n’a pas, à un moment donné, regretté une parole, ne s’est pas dit « Je n’aurais pas dû dire cela », qui n’a pas dit : « Je dis cela, mais je touche du bois ! ». Nous avons donc conscience que la parole est vivante, qu’elle est une force qui peut éveiller d’autres forces, un feu qui peut allumer d’autres feux.

La parole donne forme à un principe, un monde, avec lesquels nous sommes associés. Comprendre cela, c’est ouvrir la porte sur de grandes questions et donc
y trouver de grandes réponses. Des réponses qui peuvent à tout jamais changer notre vie.

Réapprenons à goûter la vie, à devenir conscient de nos choix, de nos unions, pour offrir au monde des paroles qui construisent, qui guérissent.

Introduction du cours no 8 de l’École Essénienne “Guérir la parole et les mots”